Pour moi, il y avait quelque chose d’intéressant et d’intriguant dans tout ce qui entoure la transmission de la culture, de l’art et la réception qui en découle. Le message, cette première intention qu’a tout artiste lorsqu’il se met à créer, ne lui appartient plus réellement une fois que son œuvre est présentée au monde. Est-il déformé, incompris, mal interprété ou au contraire, ceux et celles qui découvrent les œuvres perçoivent-ils des intentions que l’artiste lui-même a peut-être livrées malgré lui et de façon totalement inconsciente ? C’est de cette manière que j’en suis arrivée à cette création. Ici nous avons donc un personnage, face à une caméra. Cette caméra, je la pointe pour une rare fois dans ma direction plutôt que vers une autre car je suis face à moi-même lorsque je me questionne sur la réception de mes propres créations. Je réponds à la question, peut-être, sans vraiment y répondre mais il y a une réponse tout de même et cette réponse, retransmise à droite sur un écran, est trouble, confuse et finalement, on ne capte que des bribes de l’intention initiale car les idées, elles évoluent et elles changent au fur et à mesure que l’on créé, que l’on vit, que l’on grandit. Puis au bout d’un moment, le tout s’arrête, drastiquement et simultanément car cette transmission, comme toute autre chose dans la vie, a une fin abrupte, parfois inattendue car après tout, que reste-t-il réellement de ce que nous tentons de transmettre ?
Josiane est une cinéaste et scénariste franco-canadienne qui croit fermement à l’utilisation des médias comme vecteur de changement. Globetrotter ayant travaillé au Canada, en Europe, Afrique et Amérique latine, sa polyvalence lui a permis d’effectuer des projets tout aussi bien en cinéma, qu’en télévision et arts médiatiques. Le dénominateur commun de tous ces projets? Une passion intarissable pour l’impact social et un réel désir de mettre de l’avant des histoires authentiques et de donner une voix à ceux que l’on voit mais que l’on n’entend pas forcément.
En 2020, son court documentaire Contes de la grossophobie ordinaire, qui traite de l’impact psychologique de la grossophobie sur les enfants et les adolescents, a été produit par l’ONF et diffusé en première à Radio-Canada. Il a été décrit par les critiques comme un trésor de délicatesse, un film percutant, difficile à regarder mais nécessaire. En 2021, Josiane a écrit, réalisé et coproduit Ainsi va Manu racontant l’histoire de Manuela, une jeune fille de 16 ans qui décide de se défendre lorsque sa famille est menacée d’expulsion de son appartement à Toronto. La série a remporté 15 prix dans des festivals internationaux, nommée pour 4 prix aux Gémeaux et finaliste aux prix d’excellence de l’Alliance Media Jeunesse comme meilleure série à valeur aspirationnelle. La même année, elle a également écrit, animé et produit les épisodes en français de la série de podcasts Fort et Libre retraçant l’histoire des Noirs au Canada pour Historica Canada. Fort et libre a récemment remporté le Gold Award du meilleur podcast : Arts, culture et société au Digital Publishing Awards en plus d’avoir été nommé comme meilleur podcast de 2022 par Amazon Music.
Josiane est actuellement en post-production de son premier long-métrage documentaire Words Left Unspoken en plus de travailler au développement de plusieurs autres projets artistiques qui verront le jour dans la prochaine année.